Relations hommes-femmes : Et si on en parlait ?
Dans le cadre du cours Newsroom de cette année, une classe de 3ème de la HEIG-VD a reçu pour tâche de se pencher sur le sujet “les relations hommes-femmes”. Pendant le brainstorming, plusieurs participants ont alimenté leurs propos avec des exemples d’expériences personnelles. Ainsi, les échanges étaient spontanés et sans tabou, rendant la recherche de l’angle du sujet plus vivante et passionnante. C’est cet aspect de discussion naturelle et sans limite entre les femmes et les hommes que la classe a finalement décidé de montrer à travers cet exercice. Ainsi, au cours de cette semaine, la classe a filmé la dynamique de ses membres en train de discuter sur divers thèmes autour des relations hommes-femmes. À la fin de chaque journée, des articles en lien avec les conversations abordées durant le projet seront publiés sur le blog du projet qui vous sera bientôt dévoilé. En attendant, nous aimerions partager avec vous un des articles.
Afin d’avoir plus de liberté dans les discussions, la classe a choisi de mettre des prénoms fictifs dans ses articles.
Est-ce que drague de rue et harcèlement sont synonymes ?
De nombreuses personnes considèrent la drague de rue comme du harcèlement. Notre classe s’est penchée sur la question. Est-ce que l’on peut interrompre quelqu’un dans la rue pour lui demander son numéro ? Ou est-ce considéré comme du harcèlement ? Léo n’a pas l’air d’accord avec ça, mais avant de donner son avis il demande aux filles. Selon Chloé, s’il n’y a eu aucun contact visuel avant entre les deux personnes c’est étrange de juste venir parler à une fille dans la rue. « Au contraire ! » s’exclame Kayla. Elle propose alors à Léo d’imaginer qu’une inconnue l’aborde pour lui dire qu’il est superbe : cela va forcément lui faire plaisir. L’important est la manière de le dire. Léo réagit en disant que cela va dépendre du physique de la personne qui va nous aborder. « Si elle est moche, c’est pas pareil ». Emma relève que c’est souvent eux qui ont le plus de courage. Chloé surenchérit en disant que les « beaux gosses » ne vont pas faire d’efforts et attendre qu’on vienne à eux. Finalement, les avis sont partagés sur la question.
Mais alors où peut-on draguer ?
Nathan est convaincu que la rue n’est pas un endroit pour draguer, mais que la boîte de nuit est plus adaptée. Chloé n’est pas d’accord : « se faire draguer en boîte c’est relou ». Ce qui fait réagir Lucas qui se demande comment on peut draguer sans être un minimum collant. Selon lui, aborder une fille ne se fait pas de loin, on est donc dans la nécessité d’être entreprenant et de s’approcher. Pour Kayla, c’est une question d’écoute : écouter le verbal et observer le non verbal de la personne en face. Oui, mais alors comment savoir quand s’arrêter ? Les filles sont d’accord pour dire qu’à partir du moment où l’on dit « je ne sais pas » ou « non » cela veut dire non. Si l’une des deux personnes n’est pas d’accord, c’est du harcèlement que ce soit dans la rue, en boîte ou dans un bar. D’ailleurs Lucas trouve cela étrange de draguer dans un bar parce que l’on est avec ses amis et donc pas forcément disponible. « Oui, mais l’alcool aide à être plus ouvert » pense Luna. Nathan, Kayla et Léo sont d’accord pour dire que c’est triste et que cela ne devrait pas être comme ça. On devrait pouvoir être ouvert sans avoir recours à l’alcool.
« Eh psssst ! Eh toi là, t’es bonne ! »
« Les gars qui draguent comme ça c’est des pauvres types. » Léo est catégorique ! Il trouve cela indécent que des hommes draguent en sifflant des femmes. D’ailleurs, selon Léo, puisque ces « pauvres types » existent, les filles généralisent sur la question du harcèlement et cela empêche des gars timides de draguer dans la rue. Kayla demande alors aux filles « qui pense ici que drague de rue est synonyme de harcèlement ? ». Pas de réponses. En effet, c’est Raphaël qui la veille avait fait l’amalgame. Chloé tient à dire que malgré tout il y a beaucoup de harcèlement et que nous, femmes, sommes en position de faiblesse par rapport à ça. « Combien de gars doivent, de peur d’être harcelés, changer de trottoir en rentrant de soirée ? ». Pas de réponse. On est tous d’accord pour dire que les femmes et les hommes sont inégaux par rapport au sentiment d’insécurité ressenti dans la rue. Les hommes arrivent à nous faire nous sentir mal à l’aise dit Manon. C’est vrai que jamais une fille ne m’a regardé bizarrement dans la rue, réagit Léo.
Comment faire pour résoudre ce problème ?
L’éducation. Selon nous c’est la base de tout. Le théorème de Thalès nous sert beaucoup moins qu’une éducation sur le vivre ensemble. Luna et Manon nous racontent qu’elles se sont déjà fait siffler par des gamins de 12-13 ans. À cet âge-là, c’est choquant, on ne sait pas trop quoi dire. Lucas pense que c’est normal : « les petits reproduisent ce qu’ils voient ! » C’est aux adultes de les éduquer et de leur expliquer pourquoi c’est mal de faire ça. C’est très simple finalement, il faut passer par l’éducation. Mais alors si c’est si simple pourquoi ne met-on pas déjà des mesures en place afin d’éduquer les adolescents et adultes de demain ?
Les relations libres, certains y croient !
Une relation libre, c’est quoi ? C’est lorsque les deux personnes d’un couple sont d’accord d’avoir des relations sexuelles avec d’autres personnes que leur partenaire. Kayla pense que ce genre de relation peut permettre de diminuer le nombre de divorces, mais que pour pouvoir accepter d’être en couple libre, il faut avoir confiance en soi. Léo n’est pas du même avis et pense qu’il faut avoir une grande ouverture d’esprit et que c’est une façon idyllique de penser. Manon, Lucas et Emma ont le même avis que Léo. La question de la symétrie dans le couple est également citée : est-ce que l’une des deux parties souffre plus que l’autre pour rester avec par amour ? Probablement. Pour Lucas, qui n’adopte pas ce style de relation, pense qu’imaginer sa partenaire avec quelqu’un d’autre peut détruire sa relation. Léo est plus souple sur le sujet et pour lui, c’est des relations idéalistes, mais suivant les personnes, ça peut fonctionner.
Afin de rendre la conversation plus concrète, Luna nous avoue qu’elle est en relation libre avec son copain. Lorsqu’ils se sont mis ensemble, ils en ont discuté et c’est dans les fondements de leur relation. Elle reconnaît cependant que son partenaire est devenu réfractaire à cette idée, mais Luna est persuadée qu’il va s’y habituer au bout d’un moment. Sa façon d’en parler laisse les autres penser que cette situation ne convient pas à son partenaire, mais qu’il le fait pour elle. Au début d’une relation, tu es plus ouvert parce que tu n’es pas encore trop attaché à l’autre. Cependant Luna nous fait part qu’elle a besoin de cette liberté et ne peut pas se sentir enfermée dans un couple.
Tromper : chacun sa définition
Jusqu’où peut-on aller sans tromper son/sa partenaire ? Embrasser quelqu’un ? Coucher avec quelqu’un ? Ou « juste » draguer quelqu’un ? Chaque couple à sa propre définition du mot « tromper ». Pour certaines personnes, draguer ne veut pas dire tromper. Des personnes qui sont en relation depuis plusieurs années ont parfois besoin de se prouver à elles-mêmes qu’elles peuvent encore plaire. Manon avance le fait que des gens trouvent plus intime d’embrasser un individu que de coucher avec lui. Kayla approuve les dires de Manon et nous confie même qu’elle en a fait l’expérience avec son meilleur ami et que leur relation n’a pas changé. Chloé est également assez ouverte sur le sujet et nous dit que pour elle, le plus important dans un couple c’est la communication et l’honnêteté. Lucas demande alors aux filles, si leur copain les trompe, est-ce qu’elles aimeraient le savoir ? Question à laquelle elles répondent « bien sûr » à l’unisson. Certaines personnes sont plus ouvertes que d’autres.
Léo pose une seconde question à la gent féminine. Il aimerait savoir si pour celles qui sont en couple, elles iraient boire un café avec un type qu’elles viennent de rencontrer. Ce dernier est plutôt beau garçon et super sympa. Kayla soulève le fait que c’est un rencard et qu’il a une idée derrière la tête. Emma répond sans hésiter que vis-à-vis de son copain, elle n’irait pas. Cependant Léo nous avoue que si sa copine allait boire un verre avec un garçon qu’elle vient de rencontrer, ça ne le dérangerait pas. Hmmm est-ce une rumeur ? Qui sait !
Amitié homme-femme : un mythe ou une réalité ?
Certaines personnes sont persuadées que l’amitié homme-femme existe et peut fonctionner. D’autres sont plus sceptiques à ce sujet. Dans ce genre d’amitié, il faut faire attention à l’ambiguïté. Parfois nous pouvons êtes très ouvert avec notre ami du sexe opposé et ça peut même déraper. Une chose dommage lorsque nous avons une partie de jambes en l’air avec notre pote c’est que, la plupart du temps, la relation change. Chloé contredit ces paroles, car elle en a fait l’expérience et sa relation avec son meilleur ami n’a pas changé contrairement à Kayla qui a perdu des amis en s’amusant le temps d’un soir avec eux.
Léo nous demande alors si ce n’est pas plus facile pour une fille d’être amie avec un garçon, qu’un garçon ami avec une fille ? Il s’explique : il pense que le sexe masculin a toujours une petite idée derrière la tête alors que la femme pas forcément. Nous pensons que le fait d’être une fille ou un garçon ne change rien dans ce genre de relation, mais qu’il y a toujours un danger que l’un des deux s’attache plus et envisage de se mettre en couple avec son ami/e. Nous arrivons donc à la conclusion que l’amitié homme-femme est une relation difficile à gérer.
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