Interactivité sur le web : foire aux… paradoxes !

Perspectives historique, futuriste, artistique, pédagogique, économique et technique sur la production de contenus interactifs. La soirée consacrée aux publications interactives et au webdocumentaire a tenu bon nombre de ses promesses, dont celle de poser passablement de questions ! Retour sur quelques aspects saillants du débat, en attendant la diffusion de sa version filmée.

Le débat de cette soirée sur le futur du web aura ouvert un certain nombre de pistes de réflexions sur un objet culturel à peine né et, selon certains, déjà voué à disparaître assez rapidement: le webdocumentaire. On aura en effet passablement parlé de Thanatorama (une aventure dont vous êtes le héros mort) ou Prison Valley. Mais, à peine connus du grand public, que seront ces types de produits passionnants lorsqu’ils seront réalisés dans quelque temps ? Nul ne le sait. Seule assurance: ils ne ressembleront en rien à ce qu’ils sont aujourd’hui. Ainsi va la formidable progression des publications sur le web et sur les nombreuses plateformes mobiles.

Autre aspect paradoxal pointé au cours de cette discussion entre acteurs du webdocumentaire : les contenus interactifs sont aussi attirants que difficiles à produire. Pour Fernand Melgar, son webdocumentaire en gestation depuis une année est une suite qu’il estime essentielle à « Vol spécial », un film qui appelle des réponses à plusieurs questions qu’il soulève. Mais la réalisation de ce webdocumentaire l’a fait « pénétrer dans une jungle de plaine », lui qui jouit de « la liberté des hauts plateaux » qui caractérise son activité de documentariste. Les problèmes techniques et financiers comme les contraintes de diffusion semblent en effet corser passablement l’exercice. Un point de vue partagé par Michel Danthe, du site web Le Temps, dont les moyens ne sont pas ceux de la RTS. Des moyens ? 300’000 francs issus du Pacte Audiovisuel : une goutte d’eau qui n’est pas près  de faire déborder le vase.

Mais les jeunes invités français du débat, dont surtout Adrien Aumont de kisskissbankbank.com, ne font pas une affaire de ces problèmes de production. Question de génération ?
Rassemblant tout le monde, Aumont lance : « l’important, c’est le contenu ! ». Constat désarmant pour une soirée consacrée à la production, la réalisation et la diffusion de produits complexes ? Au contraire, si vous avez quelque chose à dire, vous trouvez le moyen de le faire entendre ; des moyens sans aucun doute offerts par la liberté de création caractéristique sur le web. A bon spect-acteur…

Jacques Mühlethaler
Professeur

Quelques images du débat

[nggallery id=1]

 

+ There are no comments

Add yours