Alexandre Pinault rejoint le MEI : « La recherche, on ne la fait pas que pour soi-même, on la fait aussi pour le grand public »

En septembre 2020, Alexandre Pinault a rejoint la Haute École d’Ingénierie et de Gestion du Canton de Vaud (HEIG-VD)

Docteur en neurosciences, médiateur scientifique et culturel, réalisateur audiovisuel, entrepreneur ; le riche parcours d’Alexandre Pinault marie la recherche et la vulgarisation scientifique notamment à travers l’audiovisuel.

En 2015, Alexandre combine ses compétences en communication, ses connaissances dans le domaine des sciences, et sa passion artistique pour créer Big Bang Brain – Creative Media.

Pour lui, le partage des connaissances de manière simple et accessible pour toutes et tous est un élément essentiel de la recherche académique.

Au sein du Media Engineering Institute (MEI), Alexandre Pinault pilotera la réalisation de contenus audiovisuels et transmédia pour les différents projets de recherche que nous menons. Il accompagnera également les étudiant·e·s de notre filière de Bachelor en Ingénierie des médias dans l’utilisation du matériel mis à leur disposition au cours de leur cursus.

Son implication au sein du laboratoire public de l’UNIL, L’éprouvette, fait de lui le candidat parfait pour renforcer les activités de notre CreaCode Club, qui offre aux enfants de 9 à 13 ans des ateliers ludiques sur le digital et les nouvelles technologies.

Découvrez-le au cours de cet interview. Nous sommes heureux de l’accueillir au sein de l’institut, et nous lui souhaitons de s’épanouir dans sa nouvelle fonction.

Quel est ton parcours?

Mon parcours est un peu atypique, c’est ce que j’appelle un parcours hybride. À la base je viens du domaine des neurosciences dans lequel j’ai fait un doctorat. En même temps, je me suis passionné pour tout ce qui est de l’audiovisuel. Le jour, je faisais des neurosciences et la nuit, j’apprenais à me servir de caméras et à faire du montage. À la fin de ma thèse, je me suis dit : « Ah chouette, je sais filmer et j’adore parler des sciences. Est-ce que je ne pourrais pas mélanger les deux ? »

Donc en sortant de ma thèse, je voulais faire de la communication scientifique. Faute de bagage, j’ai décidé de consacrer les années suivantes à essayer un maximum de choses dans ce domaine : de l’enseignement, des ateliers, intervenir dans des écoles et des institutions, créer des animations et des vidéos. J’ai donc passé 5 années à me former afin d’acquérir de l’expérience en réalisation, en motion design, et en communication scientifique. C’est ce qui m’a permis de faire de la vulgarisation, des ateliers pour les enfants, ou encore de parler des sciences et du fonctionnement du cerveau dans des institutions et des entreprises.

Quelle importance portes-tu à la vulgarisation scientifique?

Je pense que la vulgarisation, notamment pour les enfants, c’est important pour 2 raisons. Premièrement, les enfants sont des individus particulièrement curieux, avides de connaissances, et l’enfance est la meilleure période pour leur donner un accès aux sciences et à la connaissance de manière simple. Cela peut permettre de les inspirer, leur faire trouver une voie, ou tout simplement les émerveiller. La 2ème raison, c’est l’importance d’inculquer le plus tôt possible un esprit critique. À notre époque, avoir un esprit critique est essentiel pour être capable de discerner le vrai du faux dans les sciences. Inculquer cet esprit le plus tôt possible est particulièrement important pour moi.

« J’aime pouvoir faire la jonction entre les professionnels et le grand public, étant capable d’adapter mon langage à chaque univers. »

Des neurosciences à la communication digitale, en quoi ces deux domaines sont complémentaires?

Je pense que « naviguer » entre le domaine des neurosciences et le domaine de la communication, ça pourrait passer comme un virage complet. Mais en réalité il n’en est rien.

Dans mon esprit, c’est une suite logique. Très basiquement, quand on est dans la recherche, on a le nez dedans. Souvent, on a beaucoup de difficultés à parler de ce qu’on fait. Même en parler avec nos proches peut paraître compliqué. On peut aussi se rendre compte que la plupart des collègues sont dans la même situation. On doit se demander pour qui, ou pourquoi on fait de la recherche. La recherche, on ne la fait pas que pour soi-même, on la fait aussi pour le grand public. J’aime pouvoir faire la jonction entre les professionnels et le grand public, étant capable d’adapter mon langage à chaque univers.

Peux-tu me parler du projet dont tu es le plus fier?

Le projet dont je suis le plus fier, c’est lorsqu’on a créé notre association avec un ami, Neuracademia, dont le but est de vulgariser les neurosciences. J’ai pris beaucoup de plaisir à co-créer une série de vidéos pour YouTube qu’on a appelée Neurolexiques. Notre concept, c’est de vulgariser en 3 minutes un concept en lien avec les neurosciences, pour le rendre accessible à un maximum de personnes. Nous souhaitions que ça atteigne tous les âges, et nous sommes pratiquement arrivés à ce résultat.

Ce qui me fait le plus plaisir, en dehors du nombre de vues, c’est qu’on a toujours des commentaires – le plus souvent de jeunes étudiants – qui nous disent : « Avec cette vidéo, j’ai réussi à comprendre ce que je n’ai pas compris en cours » ou « Vous avez réussi à résumer tout ce que je dois savoir pour mon cours ». C’est là qu’on se dit qu’on a réussi.

Pourquoi avoir choisi le Media Engineering Institut?

Après avoir passé plusieurs années à m’impliquer la communication scientifique, j’ai décidé de proposer mes services en freelance. Cette expérience m’a beaucoup apporté, mais j’avais le désir de travailler pour des projets plus grands et plus concrets.

Dans ma situation, je cherchais à tous prix à trouver une institution qui soit capable de mêler toutes mes compétences. Une institution qui accorde énormément d’importance à la communication en générale mais surtout à la communication digitale, à l’audiovisuel et aux médias. C’est pour ça que je me suis tourné vers le MEI, qui propose tout cet intérêt pour ces univers.

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