Cours OGO : une option qui groove

Cours OGO, Kesako ? En quelques mots: son, texte, photo, vidéo… documents, imprimés, applications, plateformes, documentaires sont au cœur des préoccupations de l’ingénierie des médias, une filière du département COMEM+.

Et bien voilà, le temps d’un cours à option : le média c’est la carte !

Une immersion dans la spatial culture, celle des utilisateurs mobiles, bardés de périphériques nomades, d’informatique ubiquiste ou embarquée… celle des services de cartographie en ligne, dans l’espoir que nos futurs ingénieurs ne restent pas démunis face à l’expression d’un besoin de géoservice. Ce qui est assez plausible, depuis juin 2005 avec la sortie de la Google maps API.

Le décor est planté.

Donc, la 9ème édition du cours OGO (Option Géo Ouaibe pour les intimes) touche à sa fin. Comme de coutume, notre geodream team nous a concocté ses meilleurs tutoriaux:

Au programme encore:

  • techno-tendances (frameworks, 3D, smartphones, HTML5, webGL…)
  • fournisseurs de services et de données (OSM, Cloudmade, Google, Geonames…)

Enfin, deux superstars locales nous ont livré quelques tranches de leur quotidien professionnel, riche d’expérience:

  • Marc Riedo, responsable du Système d’Information du Territoire du canton de Neuchâtel, toujours à l’affût et à la fine pointe des derniers développements du domaine.
  • Larissa Ausderau, responsable de projet et accessoirement ambassadrice COMEM (*) chez Swisstopo, la tête bien faite et les pieds résolument sur terre.
    (*) diplôme en ingénierie des médias 2006

Si la géocontamination vous tente, la bonne nouvelle c’est que tout est en ligne! https://mediamaps.ch

Dans la même lignée, le 14 avril 2011 restera gravé dans les mémoires des aficionados du Géoweb: Swisstopo sort enfin un service (standardisé s’il vous plaît!) permettant l’utilisation sur internet de nos fantastiques cartes nationales. Nom de code: swisstopo web access – WMTS. Pour ceux qui s’étonneraient, nous attendions ce moment depuis plus de dix ans!

De là, munis des ingrédients dignes d’une géosoupe onctueuse, nous sommes passés aux projets de groupe. Il ne nous reste donc plus qu’à vous promettre un prochain épisode, dédié aux travaux les plus aboutis…

Et bien non, nous n’allons pas en rester là, car pour être honnête, ce billet n’aurait pas existé s’il n’y avait eu ce moment plutôt « rock’n roll », comme ils disent… Voici donc l’Histoire en détails:

The Erpode Story

L'erpode entre les mains de son maître

L’erpode entre les mains de son maître

Lundi 18 avril, nos collègues de la géomatique se tiennent à notre disposition pour une petite heure. Au programme, un drôle d’animal: R-Pod!

Un concentré de technologie: capteurs inertiels, appareil photo numérique, émetteur-récepteur, alimentation et GPS embarqués dans un objet volant de moins de 500 grammes!

Préambule

Il est vrai que cette bestiole n’avait pas grand chose à voir avec nos préoccupations médias. En effet, l’objectif premier du R-Pod est la production de géodonnées. Le cours OGO vise le déploiement de cartes interactives vues comme supports de transmission de l’information ou vecteurs de communication, tout simplement.

De là, partant de quelques bonnes ententes réciproques, et (il faut l’avouer), de la candide perspective de pouvoir mettre quelques-uns de nos talents de futurs spécialistes de la géopublication au service des géospécialistes tout court, la rencontre a bien eu lieu.

13h00 briefing

François nous gratifie d’un exposé limpide et efficace. Quelques questions surgissent, suivies de réponses claires, comme: « effectivement, nous ne détectons pas les obstacles ». 😉

Le "tarmac"

Le « tarmac »

13h30 tarmac

Il fait un temps radieux, on décide de rejouer le plan de vol des portes ouvertes, chargé en quelques secondes, on passe à la checklist. Matériel en place, capteurs efficients. Cela semble enfantin, déconcertant!

13h42 ready for take-off #1

Le moment de vérité: incroyable, ça marche extrêmement bien! Rémi procède au lancement, l’avion décolle comme une fleur pour suivre la trajectoire programmée à l’instant.

François commente en scrutant le ciel et l’écran du PC portable en alternance : « lacet à 180 degrés, altitude 80 m. sol, cap sur le Gymnase d’Yverdon, vent relatif… ».

Le drône disparaît derrière une colline, c’est l’attente…

13h48 experimental landing system ?

Les yeux rivés sur l’écran, François baisse le ton. Calme et ferme à la fois, il s’adresse à l’oreille de Rémi : « je ne veux pas te décevoir mais là on l’a perdu… ». Rémi ne veut pas le croire et s’empare de l’antenne pour la brandir au zénith. Les secondes qui suivent sont interminables…

tic… tac…

Point noir à l’horizon?! Espoir !?

(…)

Zut, c’est un corbeau…

Sur l’écran de contrôle, la configuration de l’horizon artificiel ne laisse plus de place au doute: Houston nous avons un problème !

13h50 rescue expedition

François donne un cours dans une heure. Il faut prendre une décision. Un regard sur le fond de plan, repérage instantané, nous n’avons pas le temps de comprendre qu’il a déjà mis le cap sur le lieu du crash. Quel athlète !

Le temps de le rejoindre, à la recherche de l’éventuel arbre du crime (et non sans appréhension à la vue des peupliers qui garnissent le coin) nous le retrouvons grâce à sa voix, en compagnie de quelques pigeons, dissimulé à la cime d’un pin charnu, appareil en mains, victorieux!

14h02 ready for take-off #2

Pour ne pas abîmer l’appareil à travers les branches, François préfère tenter un lancé depuis le sommet.

Atterrissage en douceur

Atterrissage en douceur

Rémi nous programme vite fait un atterrissage. C’était le bon choix (voir la vidéo), le lancé est impeccable, la descente du professeur et celle de son engin sont parfaitement synchronisées.

On ne sait plus où donner de la tête. Décidément, la géomatique a le sens du spectacle :-).

14h07 ready for take-off #3

Jusque là, l’appareil photo n’a pas déclenché. Et nos hôtes ne sont pas de ceux qui se laissent décourager ! On recommence: programmation du vol, check list, take off… montée en spirale, stabilisation, prise de vue, reprise, stabilisation, prise de vue, etc. C’est un happyend assuré!

14h16 landing

Rapide vérification à l’atterrissage: l’équipement est là, avec 51 images en prime dans la boîte. Fin de la démo, magistral!

14h30 debriefing

Le temps de paqueter l’engin, de retrouver la salle de conférence et d’essuyer quelques restes de sueur, nos deux compères nous refont le film de cette aventure mémorable : fichiers logs des vols à l’appui, explications sur les chaînes de traitement que l’on peut désormais appliquer aux images récoltées. En un mot, à choix : Splendide ! Bravo ! Merci !

Pour conclure…

On leur avait demandé 90 minutes d’introduction, vol de démonstration compris.

Ils nous ont tenu en haleine du début à la fin en respectant quasiment le timing, mais en explosant le programme: un exposé, trois vols, un crash, une course à pied, une escalade, un jeu de piste, un sauvetage, deux programmations à la demande, une quantité de données, le plein de soleil et d’émotions.

Quelle maîtrise, c’est à se demander si nous n’avons pas été victimes d’un coup monté dans lequel tout était prévu d’avance !

Ndla: certains portraits sont fictifs, les prénoms pas forcément…

Visualiser les vols sur Google Earth (Vol1.kml – Vol2.kml – Vol3.kml) et surtout le résultat! (cf. UPDATE).

5 Comments

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  1. 2
    Olivier

    N’empêche, ça sent l’expérience … et une certaine humilité, car Francius Gervasius nous avait bien prévenu : « ce n’est pas parce-qu’on a fait 11 vols de suite sans problème qu’on est à l’abri » !

    Bref, une belle demo pour convaincre les plus sceptiques, 500g de concentré technologique, une bonne dose de maîtrise des concepts et techniques en photogrammétrie, pour un résultat décoiffant.

    En un mot, bravo.

    Olivier

  2. 3
    François

    Excellent compte-rendu, voire reportage « le poids des mots, le choc des photos »: on s’y croirait!
    C’était un plaisir de vous accueillir, mais plus tranquille la prochaine fois.
    F.

  3. 5
    Christophe

    Hé ben ! Ca laisse rêveur tout ça. Je vois que le cours OGO a pris de l’altitude.

    De mon temps c’était nettement plus sérieux ce module ! Le étudiants n’allaient pas se dorer la pilule au soleil 🙂 et Olivier les faisaient suer sur postGIS.

    Quoi qu’il en soit, bravo pour cette belle énergie, mes géo-restes en sont tout émoustillés.

    A bientôt j’espère !

    Chris

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