Jessica Luyet, développeuse au bagage social et culturel

Jessica Luyet, une touche à tout altruiste avec un fort attrait pour la culture et les arts, a rejoint Albasim en mars 2023. Elle apporte une dimension sociale, empathique et littéraire à son métier de designer et développeuse. Elle aime mêler littérature et technique pour concevoir des expériences d’apprentissage agréable se sentir utile à la société et à autrui de manière “intelligente” et pragmatique.

Ton parcours jusqu’à l’ingénierie des médias sort des sentiers battus. Qu’est-ce que ton cursus t’apporte dans ton quotidien ?

Ce parcours à la croisée des chemins entre technique et littérature m’a permis d’acquérir un bagage culturel et une approche unique.

J’ai en effet un parcours un peu atypique par rapport à d’autres ingénieures. J’ai fait le gymnase à Burier en philosophie et psychologie en me destinant à des études de Lettres à l’université. Une fois à l’UNIL j’ai réalisé que les débouchés ne me plaisaient pas ou que trop peu de places existaient en Suisse (français médiéval, c’est chouette mais peu utile dans la vie de tous les jours). J’ai décidé de changer de cap et me suis dirigée vers un CFC de médiamatique afin de pouvoir travailler directement après cette formation.
Diplôme en poche et n’étant toujours pas satisfaite des débouchés, je me suis alors inscrite en ingénierie des médias. 

Découvrez le travail final de sa formation de médiamaticienne au CPNV

Ce parcours à la croisée des chemins entre technique et littérature m’a permis d’acquérir un bagage culturel et une approche unique. J’ai pu développer une forte capacité empathique en particulier grâce à l’étude de la psychologie. Cela me permet de comprendre certains mécanismes humains fort utiles dans mon métier et dans la vie de tous les jours. Mon passage en lettre et mon attrait pour la lecture me permettent de m’exprimer aisément par écrit ainsi qu’oralement.

La diversité de mon bagage culturel fait de moi une touche-à-tout adaptable à des projets transversaux et de diverses natures. J’espère pouvoir un jour mettre mes compétences au service de la culture et des arts, par exemple en collaborant avec un musée. J’ai encore beaucoup à apprendre et je me réjouis de pouvoir étoffer mes connaissances en échangeant avec autrui, que ce soit dans un cadre professionnel ou privé.

Quelles expériences t’ont permis de découvrir le monde du travail ? Qu’en as-tu retenu ?

Pendant mes études j’étais en quête d’expérience professionnelle sur mon CV et souhaitais avoir un avant-gout de la vie de freelance. J’ai donc réalisé des sites, des supports de communication prints et digitaux ainsi que des identités visuelles. J’ai également acquis de nouvelles compétences, principalement en gestion de projet et comptabilité. 

Savoir dire non à un client et respecter mes limites physiques et psychiques furent deux apprentissages clefs de cette période. Il n’est en effet pas sain de travailler à 200% en permanence et il faut être capable de se préserver.

Pour faire un petit tour sur son Notion récapitulant ses travaux

Et finalement, qu’est-ce qui t’a conduite jusqu’à l’équipe Albasim ?

Dans le cadre privé j’ai participé à la création de jeux vidéo (JAM). J’ai eu la possibilité d’endosser plusieurs rôles lors de ces sessions, notamment dans les domaines créatifs comme le dessin ou le graphisme ainsi que dans l’expérience utilisateur.

Screenshot du jeu-vidéo auquel Jessica a participé lors de la GameJam


Lors de notre remise de diplôme, Mikkel, un ancien camarade de classe qui a été engagé chez Albasim en 2022, m’indique qu’un nouveau poste s’est ouvert. Le serious gaming fait partie de la grande famille des jeux vidéo et mon intérêt pour ces derniers ainsi que mon attrait pour l’expérience utilisateur m’ont poussée à postuler.

J’apprécie pouvoir transmettre à autrui et les serious games m’apparaissent comme un medium de choix pour l’apprentissage, en particulier pour les personnes qui ont plus de difficultés avec les méthodes traditionnelles. Ayant moi-même eu du mal à appréhender certains sujets sous la forme avec laquelle ils m’ont été présentés. Ainsi, j’espère pouvoir offrir des supports d’enseignements alternatifs et stimulants au travers du serious gaming.

Quelles étaient tes attentes en arrivant chez Albasim? Es-tu satisfaite? As-tu eu des surprises?

Comme c’est mon premier emploi en tant que designer et développeuse, j’avais plusieurs appréhensions. Notamment concernant le code car je suis moins expérimentée dans ce domaine. En faisant part de mes craintes à mon entourage, j’ai pu réaliser que même les plus expérimenté.e.s rencontrent des difficultés au quotidien dans ce domaine. Cela m’a permis de faire baisser la pression et de pouvoir apprendre à mon rythme.

Il s’agit également de fixer ses propres objectifs et de prendre des décisions techniques

J’ai également été soulagée d’avoir pu faire la connaissance de toute l’équipe en amont et d’avoir pu collaborer avec Mikkel ou Dominique par le passé.
D’un autre côté  je m’attendais à m’adapter plus vite à la vie active.  J’ai beaucoup de difficulté à balancer la vie professionnelle et la vie privée.  Le monde du travail n’est pas plus dur que les études mais n’en reste pas moins très différent.  Les objectifs ne sont plus fixés dans un cadre scolaire mais ancrés dans le monde du travail, parfois plus flou. Il s’agit également de fixer ses propres objectifs et de prendre des décisions techniques plutôt que d’atteindre un niveau donné dans un domaine précis et établi. 

Peux-tu m’expliquer en quoi consiste ton travail ? Comment définirais-tu ton métier?

Je m’occupe de concevoir ou dessiner des expériences d’apprentissages agréables pour des profils plutôt adultes tels que la formation continue. Mon objectif est que les personnes qui interagissent avec mes interfaces comprennent rapidement et facilement leur utilisation  avec le moins de frustration possible.

C’est quoi pour toi un serious game ? Quel serait ton serious game de rêve ?

C’est un jeu à destination pédagogique. J’aurai apprécié participer à un jeu permettant de se promener dans des périodes historiques à la Skyrim ou Assassins Creed. Mais pour qu’un tel jeu existe,  je commencerais par casser mes barrières mentales et revoir mes attentes à la baisse. Car la culture ne permet pas forcément toutes les folies sur le plan financier. Ou alors un jour monter une boite de serious game pour les musées ? La scénographie des musées m’intéresse beaucoup car l’expérience utilisateur peut se transposer dans le réel.

Avec son background historique et son immersion, Assassin’s Creed a la base pour proposer un serious game solide.

Secrétaire générale de TIPOKO, quelles étaient tes responsabilités ? Cette expérience a-t-elle contribué à ton développement professionnel ?

Tipoko est une association non gouvernementale active au Burkina Faso. Leur but est d’amener une éducation dans des zones peu favorisées et/ou isolées  sous un format se rapprochant des apprentissages suisses. L’un des fondements de l’association est que les formations ne sont pas payantes, mais cela ne signifie pas qu’elles sont gratuites: il est demandé aux personnes ayant terminé leur formation de transmettre à leur tour ce qu’elles ont appris ou de contribuer au développement de l’association, par exemple, en aidant à la construction d’une école. 

J’ai rejoint l’association parce que j’avais le besoin de me sentir utile à la société et à autrui de manière “intelligente” ou pragmatique.

TIPOKO est une association suisse à but non lucratif pour la promotion de l’économie familiale et de l’apprentissage professionnel en milieu rural et urbain au Burkina Faso.

Au départ, Tipoko faisait partie de mes clients. Ils ont apprécié mon travail et m’ont proposé le poste de secrétaire générale.  J’étais chargée de la communication et du site internet, de la prise de PV ainsi que la participation à diverses rencontres avec des partenaires que ce soit au sein du gouvernement suisse ou de partenariats avec des écoles..
J’ai rejoint l’association parce que j’avais le besoin de me sentir utile à la société et à autrui de manière “intelligente” ou pragmatique. Pour moi il est plus concret de rejoindre directement une association que de faire des dons, sachant qu’une part inconnue est utilisée pour des frais de gestion.

En dehors de la HEIG-VD, quels sont les projets qui t’animent en ce moment?

J’ai la chance d’avoir un bout de jardin et j’essaie d’y faire pousser quelques légumes. J’aime la nature de terrain, les mains dans la terre et non les yeux rivés sur un écran. A terme j’aimerais pouvoir cultiver une partie de ma nourriture en suivant les guidelines de la permaculture au mieux. Rêveuse mais pas utopiste, je sais qu’une autosuffisance complète est ardue. Quelque part il me semble plus logique de cultiver mes tomates directement plutôt que de travailler pour ensuite acheter une tomate (moins goûtue de surcroît). L’an passé j’ai eu une courgette de la taille de mon chat! 

Est-ce que le chat est aussi gros que la courgette ou est-ce l’inverse ?

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